Pour une Métropole plus proche des habitants - 3 questions posées à Alain Anziani

Quelle est l'importance de la Métropole dans le quotidien des habitants ?

Alain Anziani : Bordeaux Métropole, comme toute intercommunalité a peu de liens directs avec les usagers qui la connaissent mal, alors qu’elle est présente partout dans notre quotidien : collecte des déchets, déchetteries, entretien des routes et des trottoirs, bus, tramway, eau potable et assainissement, ponts ou encore pistes cyclables… tous les jours nous utilisons les services de Bordeaux Métropole.

Par son mode d’élection, ses compétences et sa culture, la métropole est d’abord au service des communes qui restent le premier interlocuteur de leurs habitants. Depuis mon élection, je souhaite développer une nouvelle culture de la relation à l’usager que nous pratiquons presque naturellement dans nos communes. Je travaille pour une Métropole plus proche de ses habitants, mais qui doit continuer à investir dans les grands projets dont elle a la charge.

Bientôt 3 ans de mandat, quel bilan d’étape ?

Alain Anziani : J’ai toujours souhaité que dans une intercommunalité qui ne connaît pas d’élection au suffrage universel direct, les maires restent les principaux acteurs. Je poursuis donc le dialogue et la co-construction des politiques métropolitaines avec l’ensemble des 28 communes de la Métropole, de gauche ou de droite, et nous assumons nos choix comme nos désaccords.

Quand je suis devenu président en 2020, j’ai aussi souhaité travailler davantage avec les territoires voisins. Nous ne vivons pas en vase clos et nous ne réglerons pas les questions fondamentales des transports ou du virage écologique sans travailler avec Libourne, Langon ou encore Léognan. La Métropole regroupe plus de 800 000 habitants, mais les infrastructures que nous gérons concernent tous les Girondins : qui va subir la ZFE, pourtant protectrice de notre santé, si nous n’envisageons pas des aides pour changer de véhicule avec le Département et la Région ? Qui va prendre le RER métropolitain tous les jours pour venir travailler dans la métropole et désengorger ainsi la rocade ? Comment gérer durablement notre ressource en eau si nous ne travaillons pas avec les territoires médocains ?

C’est comme cela que la Métropole, institution du quotidien, prépare aussi l’avenir ?

Alain Anziani : Oui, c’est essentiel même si ces actions sont de longue durée et sont donc peu visibles dans l’immédiat. À terme, elles amélioreront la vie quotidienne : la régie de l’eau, le plan de réduction des déchets, l’opération « Plantons 1 million d’arbres », la rénovation énergétique de l’habitat, le plan vélo, le plan marche, le RER métropolitain, le téléphérique, les mesures pour des logements plus abordables comme le permis de louer… Nous avons une double responsabilité : relever les grands défis qui nous attendent (l’emploi, la transition écologique, la qualité de vie) et favoriser une société du bien vivre ensemble sans fracture territoriale et sociale.

"Nous ne vivons pas en vase clos et nous ne réglerons pas les questions fondamentales des transports ou du virage écologique sans travailler avec Libourne, Langon ou encore Léognan."