L'info éco de la semaine à Mérignac

Matthieu Crolet, président du groupe Distriwatt, courant alternatif, mais puissance maximale

En partant de rien, Matthieu Crolet a réussi, en à peine 22 ans, à constituer un groupe qui pèse aujourd’hui 30 millions d’euros de chiffre d’affaires, emploie 105 personnes et occupe 6.000 m² rue Jean Briaud, le long de la rocade. Vue de loin, la trajectoire de Distriwatt peut ressembler à l’histoire d’une croissance continue, mais, depuis 2003, le groupe connait toutes les affres de la création d’entreprise, du split entre associés à la procédure de sauvegarde, en passant par des actions hostiles de concurrents , mais aussi de vraies innovations commerciales, des taux de croissance à 45%, voire 65%, et bien sûr, des rencontres décisives. 

Matthieu Crolet naît à Grenoble (38) il y a 51 ans. Il intègre, après une année de prépa à Lyon, l’Inseec en 1993, ce qui lui permet de découvrir la vie bordelaise et les meilleurs spots de surf de la côte atlantique, avant d’enchaîner avec un service militaire, en tant que commandant de compagnie, à la BA 106 de Mérignac.

Le surf, toujours, l’amène à goûter à la création d’entreprise pour une première courte expérience. Il découvre ensuite, pour ne plus jamais l’abandonner, l’univers plus classique de la distribution de matériel électrique, avec deux expériences éclair chez les deux leaders nationaux, Rexel et Sonepar. Mais c’est 2003 qui est son année décisive sur le plan personnel, puisqu’il se marie, achète son premier logement, accueille son premier fils, et sur le plan professionnel, avec la création d’Alernative Elec (qui deviendra ensuite Distriwatt), après un voyage de repérage en Chine.
Le démarrage commercial est encourageant, grâce à la confiance de plusieurs artisans, comme par exemple Philippe Laplace à Eysines. Mais le vrai déclic intervient au bout de quelques mois, grâce paradoxalement à l’annulation d’un rendez-vous de prospection, qui se conclut par une belle vente à distance par téléphone, sans rencontre physique avec le client.

La niche commerciale (les artisans électriciens) et le modèle de prospection sont identifiés. Distriwatt suit la recette, ce qui lui permet de réaliser 4 millions d’euros de chiffre d’affaires dès 2007. Mais un concurrent l’attaque pour un litige technique et gagne en première instance. Le litige est réglé par une transaction, mais l’entreprise est placée en sauvegarde et connait une relative traversée du désert, au cours de laquelle le chiffre d’affaires continue cependant de progresser, ce qui l’oblige à déménager deux fois.

Le rebond technique post-Covid entraîne deux années de croissance folle (+65% en 2021 ; +45% en 2022) qu’il faut gérer, mais Distriwatt passe le cap et atterrit à Mérignac, pour son troisième déménagement, fin 2023. L’actionnariat est sécurisé et les fondamentaux de l’entreprises semblent plus solides que jamais. Quelle sera la prochaine étape ?

Prochain portrait : Charlotte Richard, directrice générale d’Axa Wealth Services