Sport : un bond en avant vers l’inclusion

Du 31 mars au 4 avril, Mérignac organise la Semaine de l’Inclusion en partenariat avec l’Éducation nationale, pour sensibiliser les 3 500 élèves aux valeurs de solidarité et d’intégration. L’occasion d’adapter les cours d’EPS en séance de sport inclusive et de former, en parallèle, les associations sportives à l’accueil des personnes en situation de handicap.

03/04/2025

Sensibiliser les plus jeunes aux activités sportives inclusives

Les élèves vont devoir réviser leurs classiques en cours de sport ! Dribbler en fauteuil, courir une course-relais en binôme ou s’essayer à la boccia*, les défis seront de taille pour les 135 classes des écoles de la ville. Les cours d’EPS « valides » basculent en activités « inclusives » permettant de proposer des séances communes pour chaque discipline (escrime, lutte, handball, basket…). Avec le soutien des éducateurs territoriaux (ETAPS), des associations sportives et des enseignants, les jeunes vont expérimenter concrètement le handisport. Une manière de changer leur regard sur le handicap. « Plus les enfants sont sensibilisés tôt, plus le message aura d’impact », souligne la direction des sports de la Ville.

Cette même semaine, les associations sportives pourront profiter de trois jours de formation, cofinancés par la Ville et le comité paralympique et sportif français dans le cadre du programme Club inclusif. Objectif : sensibiliser les clubs non spécialisés, à l’accueil de personnes en situation de handicap, élargir leurs offres adaptées et, pourquoi pas, développer de nouvelles sections parasport.

*Boccia: Handisport proche de la pétanque, qui se joue avec des balles en cuir.

Outils d'intégration et de mixité

La collectivité braque ainsi les projecteurs sur le sport comme levier d’égalité et d’intégration, en multipliant les événements inclusifs et les initiatives dédiées. Après avoir accueilli une étape des championnats de France de cécifoot en février, elle renouvelle son soutien aux Sport Inclusive Games, portés par le SAM cohésion sociale. Prévu le 3 juin, cet événement rassemblera 3 000 participants autour de quarante activités gratuites et adaptées.

Parallèlement, la Ville poursuit son ambitieux programme de modernisation et de mise aux normes des infrastructures avec les travaux du gymnase Alice Milliat au printemps et du futur gymnase Léo Lagrange, un complexe de 3 000 m², lancé en juillet et, à plus long terme, la réfection du gymnase Robert Brettes. Pour compléter ces dispositifs, la Ville accompagne aussi 120 personnes atteintes de pathologies chroniques dans leur reprise d’activités sportives grâce à sa Maison sport-santé encadrée par ses ETAPS et un partenariat privilégié avec le SAM cohésion sociale.

Avec son offre sportive pour tous et son accompagnement santé sur mesure, Mérignac fait du sport un moteur de cohésion. Un engagement ambitieux qui propulse la ville au rang de championne de l’inclusion et du bien-être !

Cédric Dubord travaille l'ouverture

Éducateur sportif au sein de l’association Drop de Béton depuis 18 ans, Cédric Dubord, 42 ans entraîne l’équipe de rugby fauteuil au gymnase Daniel Colombier. Une infrastructure de plain-pied, avec une salle de stockage pour les fauteuils et des places de stationnement réservées. La mission de l’ancien rugbyman ? Œuvrer à l’insertion sociale par le sport. Drop de Béton mène ainsi de nombreuses actions de sensibilisation auprès des écoles. Sur un temps dédié, pendant que certains élèves expérimentent la pratique sportive adaptée, les autres échangent en classe avec une personne en situation de handicap, qui partage son quotidien et explique les bienfaits du sport. Grâce à ces interventions scolaires, l’éducateur constate une évolution positive : « Les représentations changent petit à petit. Il y a aujourd’hui une acceptation de la différence. » Une situation encourageante qui reste néanmoins perfectible.

Répondre aux attentes de tous les pratiquants
« Grâce à ses ETAPS en école – un dispositif encore rare en France –, ses clubs et l’un des plus grands clubs omnisports de France, Mérignac offre une grande diversité de pratiques dès 5 ans, du loisir au haut niveau. Après avoir favorisé l’accès de proximité du sport aux habitants, cette dynamique se poursuit avec des projets comme notre Maison sport-santé, la modernisation des infrastructures, un futur terrain de cécifoot, la rénovation de gymnases, etc. Notre objectif est clair : ne laisser personne au bord du chemin et répondre aux attentes de tous les pratiquants. »

Cécile Saint Marc

Adjointe au maire, déléguée au sport

Cause commune avec le SAM cohésion sociale

Au sein du club omnisports de Mérignac, le SAM cohésion sociale a pour vocation de développer l’accès à la pratique sportive en faveur des publics fragiles. En collaboration avec toutes les sections du club, il construit une offre cohérente et inclusive autour de trois axes : sport insertion, sport et handicap, et sport santé. L’inclusion doit être bénéfique à tous, valides ou porteurs de handicap. Le SAM cohésion sociale accueille 1 000 bénéficiaires réguliers par saison.

En savoir plus sur le site du S.A.M.

Béatrice Aoustin, portée par l'esprit d'équipe championne du monde de lancer de marteau et quadruple championne de France en sport adapté

À 22 ans, Béatrice Aoustin s’entraîne quatre fois par semaine au stade Robert Brettes. Après avoir débuté par la natation et le rugby, la jeune athlète touchée par un handicap mental se tourne vers l’athlétisme à 12 ans au SAM Athlétisme, où elle trouve immédiatement sa place et un accueil personnalisé. « Mérignac, c’est comme ma deuxième maison et ma deuxième famille », confie-t-elle. Son terrain de jeux : le stade et la salle de musculation. L’athlète de haut niveau partage son emploi du temps entre ses compétitions à l’international, les entraînements à Reims et dans son club de Mérignac. « J’adore l’esprit d’équipe et l’ambiance ici », ajoute la sportive en préparation pour les qualifications des championnats en Finlande et bien sûr, pour les JO de Los Angeles.

La reconnaissance du handicap reste un défi
« L’inclusion est essentielle dans tous les domaines et au quotidien, mais la reconnaissance du handicap reste encore un défi pour de nombreux parents. La sensibilisation des familles et des équipes éducatives est donc primordiale. Les enfants, eux, ne perçoivent pas les différences. Nous avons la chance d’avoir le SAM cohésion sociale qui fait beaucoup pour faire avancer les choses. Il a ouvert le sport aux enfants et adultes handicapés et propose des activités partagées entre valides et non valides. C’est surtout ça l’inclusion ! Créer des activités en commun. »

Lena Beaulieu

Conseillère municipale déléguée à l’accessibilité et au handicap