03/12/2024

Un parc au nom de l'héroine bordelaise

Le « triangle vert » de Capeyron est constitué du jardin Jean Giono, du parc des Lavandières et, dorénavant, du parc Flora Tristan. 

Ce parc qui longe la résidence des Olympiades est un espace boisé classé de 1,6 hectares abritant plusieurs espèces protégées. Sa végétation est typique des landes girondines. La Ville avait racheté une parcelle en 2021 afin de créer un cheminement doux direct entre l’avenue du Truc et la rue Jean Giono et permettre à tous, promeneurs et habitants, de profiter de cet espace naturel doté de tables de pique-nique et de bancs. 

Ne restait plus qu’à donner un nom à ce parc. Le Conseil municipal, lors de sa séance du 18 novembre dernier, a choisi celui de Flora Tristan (1803 – 1844). Flora Célestine Thérèse Henriette Tristán y Moscoso dite Flora Tristan fut l’une des figures majeures du débat social dans les années 1840. Elle participa aux premiers pas de l’internationalisme et est reconnue comme l’une des premières militantes féministes. Elle est enterrée au cimetière de la Chartreuse, à Bordeaux.

 

Flora Tristan est une femme de lettres, militante socialiste et féministe.


Flora Célestine Thérèse Henriette Tristán y Moscoso est le née le 7 avril 1803 à Paris. Elle n’a que 4 ans au décès de son père, artistocrate péruvien, dont le mariage avec sa mère n’a pas été régularisé en France. Ce décès plonge les deux femmes dans de grandes difficultés financières qui conduisent Flora à épouser son employeur, André Chazal, à 17 ans. Assignée à domicile par un époux violent, Flora consacre beaucoup de temps à la lecture. Rousseau, Lamartine et Madame de Staël lui offrent ses seuls moments d’évasion. La violence conjugale se fait plus forte et elle fuit en 1825, alors qu’elle est enceinte de la dernière de ses trois enfants. Malgré les menaces et les violences, elle ne reprendra jamais la vie commune. En 1838, le père de ses enfants est condamné à vingt ans de prison pour avoir tenté de la tuer au pistolet. En cette époque où le divorce est interdit, la Justice n’accorde à Flora que « la séparation de corps ». Elle fera du droit des femmes à divorcer l’un des grands combats de sa vie.


Après un court séjour au Pérou en 1833 à la rencontre de sa famille paternelle qui lui refuse toute reconnaissance et part d’héritage, elle écrit son premier livre « Pérégrinations d’une paria » tout en poursuivant son travail d’ouvrière dans les filatures et les imprimeries. Pour répandre ses idées progressistes, elle s’embarque en 1843 dans « un tour de France » avec les apprentis-compagnons. Son journal «L’Émancipation de la Femme ou le testament de la paria », publié après sa mort, retrace ses rencontres avec les femmes et les hommes ouvriers à travers la France. Elle devient alors l’une des figures majeures du débat social et du socialisme utopique. Elle n’achèvera jamais ce voyage. Elle meurt prématurément de la fièvre typhoïde le 14 novembre 1844 à Bordeaux.


Flora Tristan fut l’une des figures majeures du débat social dans les années 1840 et participa aux premiers pas de l’internationalisme. Reconnue comme l’une des premières militantes féministes, elle est enterrée au cimetière de la Chartreuse, à Bordeaux.