22/06/2018

La Vieille Eglise Saint- Vincent de Mérignac accueille cet été les séries autour du voyage de Juan Manuel Castro Prieto. Il s’agit de la première exposition monographique en France consacrée au photographe espagnol membre de l’agence VU’. Ses magnifiques œuvres réalisées en Ethiopie, au Pérou ou dans son village natal de Cespedosa sont à découvrir jusqu’au 23 septembre 2018.

Juan Manuel Castro Prieto a construit au cours de ses quarante années de carrière une œuvre d’une infinie richesse. Par sa maîtrise du tirage et de la prise de vue, notamment à la chambre, jouant avec subtilité de la lumière et du flou comme du noir et blanc ou de la couleur, il met en œuvre sa virtuosité technique au service d’un univers plastique, sensible et introspectif. Le photographe madrilène développe un remarquable travail dans des séries réalisées au long cours à travers le monde et se consacre égale- ment à une photographie personnelle et intimiste au cœur même sa terre natale.

Voyage, du réel à l’imaginaire

Le désir d’ailleurs

Animé par un constant désir d’ailleurs, ses pas l’ont mené au Pérou dans les années 1990, d’abord pour y réaliser des tirages à partir des plaques originales du grand photographe péruvien Martin Chambi. Il n’a eu de cesse d’y retourner depuis, nouant un rapport fusionnel avec ce pays, ses paysages, ses habitants, ses rituels. Ce besoin de renou- veler l’expérience d’un territoire, il l’a vécu en d’autres lieux, comme en Éthiopie où il a retrouvé une mémoire ancestrale de l’humanité.

L’étrangeté du quotidien

Il y a dans la photographie de Castro Prieto une dimension indénia- blement obsessionnelle, une quête constante de révéler l’inquiétante étrangeté, par-delà les simples apparences de la vie quotidienne et de sa banalité, comme dans sa série Extraños. Une obsession également pour la question de la mémoire et du passage du temps. Ainsi depuis plus de quarante ans photographie-t-il régulièrement le village dont

il est originaire, et rassemble une série fleuve, Cespedosa, où l’on retrouve tous les éléments récurrents de son œuvre : l’enfance, la mort, les mythes et les symboles, le rêve, les fantômes, la précarité des choses et des êtres.

La réinvention du portrait

Une autre de ses séries est consacrée au passage du temps et la perméabilité du réel ; El archivo de la memoria rassemble des photo- graphies d’œuvres d’art qu’il réalise dans des musées en France et en Espagne. Il vient superposer son regard à celui de l’artiste, et donne à voir un point de vue, subjectif et sensible, transfigurant le visible pour le réinventer et interroge tout à la fois l’appréhension d’une œuvre d’art comme le croisement de deux médiums de représentation.

Par son œuvre puissante et délicate, dans ses transfigurations du réel, Juan Manuel Castro Prieto pratique la photographie comme un voyant, elle est pour lui autant une façon de voir le monde que de regarder en lui-même.

Voyage

Juan Manuel Castro Prieto

Né en 1958, Juan Manuel Castro Prieto vit et travaille à Madrid.

Economiste de formation, il intègre au début des années 1980 la Real Sociedad Fotográfica de Madrid. En 1990, il se rend à Cuzco (Pérou) réaliser des tirages du photographe péruvien Martin Chambi à partir des plaques originales. Il entame une longue relation avec ce pays, où il se rend à de nombreuses reprises pour son projet “Perú, viaje al sol”.

Son œuvre a reçu de nombreux prix, parmi lesquels le Prix national de Photographie (2015), le Prix Photo España Bartolomé Ros ou encore le Prix de photographie de la Comunidad de Madrid.

En 2006, il reçoit une commande du Musée d’Orsay pour la réalisa- tion d’un livre et d’une exposition à l’occasion des 20 ans du Musée). En 2009, il publie “Etiopia” et expose la série au Teatro Fernán Gómez de Madrid. Il collabore avec Alejandro Iñárritu sur le tournage du film “Biutiful”.

Avec le soutien de la famille de Chambi, il suit les traces de l’auteur et réalise la série “Martín Chambi-Perú-Castro Prieto”, puis il effectue un parcours des principaux musées madrilènes pour livrer son inter- prétation des chefs-d’œuvres de leurs collections.

En 2015, il expose “Cespedosa” à la Sala La Tabacalera du Ministère de la Culture et publie un libre éponyme avec des textes de Chema Conesa, Vicen Hernández et Publio L. Mondéjar. Depuis, ce travail fait l’objet de plusieurs expositions dans les lieux prestigieux de son propre pays.

L’Agence VU’ : exigence et créativité

VU’, c’est à l’origine une agence de photographes qui, depuis sa création en 1986, défend la photographie d’auteurs et évolue, avec constance et inventivité, loin des modes et des engouements ponc- tuels, sans jamais déroger à ses choix éthiques et esthétiques. VU’, c’est comme à ses débuts, une grande exigence de qualité qui n’a de cesse de repérer, révéler et représenter les meilleurs photographes contemporains sans exclusion de styles ou de domaines d’activité, d’innover aussi en développant de nouvelles formes de communi- cation par la photographie. Du reportage d’actualité immédiate à l’enquête au long cours publiés par la presse nationale et internatio- nale, de la conception d’expositions à la co-production de webdocu- mentaires et de projets multimédia innovants, de l’oeuvre formelle au récit intimiste édité par les plus grandes maisons d’édition,

l’Agence VU’ travaille, au service des institutions et des entreprises, avec une centaine de photographes, tous régulièrement exposés, publiés, édités et lauréats des plus prestigieux prix internationaux. Quant à l’équipe de collaborateurs de VU’, qui entretient des relations étroites avec les photographes au quotidien, elle est d’une fidélité exemplaire et s’engage avec passion, rigueur et inventivité sur chaque projet. VU’, c’est aussi un laboratoire permanent de réflexion sur les évolutions de la photographie, sa place dans le monde de l’image, de l’information, de la communication et de la culture.

En 2016, Mérignac a accueilli l’agence VU’ pour fêter ses 30 ans avec une double exposition, « Les murs ne parlent pas » de Jean-Robert Dantou et Florence Weber, et « L’adieu au fleuve » de Christophe Goussarde et Christophe Dabitch.

La Vieille Église, cap sur la photographie

La Vieille Église est aujourd’hui un lieu culturel dont le rayonnement touche toute l’agglomération bordelaise. Depuis 30 ans, la Vieille Église accueille des expositions dédiées aux arts visuels (Labégorre, Robert Combas, Carole Benzaken, Barbara Shroeder, Aline Ribière...). En septembre 2014, la Ville de Mérignac a accueilli l’exposition inédite « Tapisseries » du duo de plasticiens Grégory Gicquel et Daniel Dewar. La Ville de Mérignac affirme également son soutien à la création contemporaine à l’image de l’exposition « De l’ombre à la lumière » d’Eric Vassal accueillie en janvier 2016.

Depuis quelques années, Mérignac a choisi de développer l’axe photographique. Un coup d’accélérateur a été donné en 2012 par une convention passée avec La Maison Européenne de la Photographie permettant ainsi d’exposer des œuvres d’Helmut Newton, Alice Springs, Françoise Huguier ou Sebastião Salgado. Martin Parr, Denis Darzacq, Michel Vanden Eeckhoudt, ont également été exposés dans les murs de la Vieille Eglise.

La deuxième édition du Mérignac Photographic Festival, dont François Cheval était le commissaire invité, s’est tenue du 5 octobre au 17 décembre 2017 et a confirmé l’engouement populaire pour la photographie.

En 2018, la Vieille Eglise devient un lieu entièrement consacré à la photographie. Cette année la Vieille Eglise accueille successivement l’agence allemande Ostkreuz (janvier – mars), Frank Horvat au travers des collections de la Maison Européenne de la Photographie (avril – juin), Juan Manuel Castro Prieto (juillet – août), Sory Sanlé (octobre – décembre).

Voyage

Informations pratiques

L’exposition « Voyage, du réel à l’imaginaire », du 23 juin au 29 septembre 2018, à la Vieille Église Saint-Vincent, rue de la Vieille Église.

Ouvert du mardi au dimanche de 14h à 19h, entrée gratuite.

Accès : Tramway ligne A — Arrêt Mérignac-Centre.

Point presse le jeudi 28 janvier à 14h, en présence de Juan Manuel Castro Prieto et Patricia Morvan, directrice Projets culturels et expositions de l’Agence VU’.

Vernissage le jeudi 28 juin à 19 h.

Visites commentées :

  • Visite accompagnée tout public le vendredi 6 juillet de 19 h à 20 h.
  • Visite pour le public entendant et sourd / malentendant
  • commentée par une médiatrice culturelle et une interface
  • en LSF le samedi 22 septembre de 15 h à 16 h.
  • Visite Regards Décalés, une autre manière de découvrir l’exposition suivie à 15h de l’Université Populaire de la Photographie et une rencontre avec l’Agence VU’ le samedi 15 septembre de 14 h à 14 h 45. Inscription : Direction de la culture - 05 56 18 88 62.

Durant tout l’été, la Direction de la culture de la Ville de Mérignac pro- pose un fil rouge autour du voyage notamment au travers de visites-par- cours, permettant d’également découvrir la programmation des Escales d’été et l’exposition « Freeticket kilomètre zéro » de Cécile Léna qui se tient à la Médiathèque.

Parcours n°1 Mercredi 18 juillet de 19 h à 21 h 30. Départ Parc du Vivier. Exposition « Voyage, du réel à l’imaginaire » à la Vieille Eglise et « Free Ticket kilomètre zéro » Médiathèque et soirée courts métrages Escales d’Eté dans le Parc du Vivier.

Parcours n°2 Samedi 11 aout de 16 h 30 à 18 h. Départ médiathèque Exposition « Free Ticket kilomètre zéro » à la Médiathèque. Concert de Perry Gordon and his rythm Club (Jazz and Blues New Orleans) Escales d’Eté dans le Parc du Vivier.

Parcours n°3 Vendredi 17 août de 16 h-18 h 30. Départ à la Vieille Église Saint-Vincent. Exposition « Voyage, du réel à l’imaginaire » à la Vieille Église. Soirée Les Voyages Immobiles et jeu pause photo prose au Parc de Bourran.

Inscription : Direction de la culture - 05 56 18 88 62

Contact presse

  • Virginie Bougant, chargée de communication – Ville de Mérignac 
  • 05 56 55 66 18 – 06 27 52 48 69
  • v.bougant@merignac.com
« Voyage de l’imaginaire au réel » par Juan Manuel Castro Prieto
Voyage de l’imaginaire au réel

La Vieille Eglise Saint- Vincent de Mérignac accueille cet été les séries autour du voyage de Juan Manuel Castro Prieto.

Voyage de l’imaginaire au réel

La Vieille Eglise Saint- Vincent de Mérignac accueille cet été les séries autour du voyage de Juan Manuel Castro Prieto.

Du 29 juin au 23 septembre : « Voyage de l’imaginaire au réel » - photographies de Juan Manuel Castro Prieto