Alexandra David-Néel : l’exploratrice

Une grande soif de liberté

Intellectuelle, indépendante, féministe, anarchiste... Alexandra David-Néel (1868- 1969), c’est vrai, fut tout cela à la fois, mais d’abord une exploratrice.

La petite Louise Eugénie Alexandrine Marie David quitte sa famille à 5 ans parce qu’elle veut découvrir les bois de Vincennes, tente de fuguer en Angleterre à 15 ans alors qu’elle est en vacances à Ostende avec ses parents, finit par se sauver à 18 ans pour traverser le Saint-Gothard à pied (massif des Alpes suisses). Cette infatigable voyageuse érudite, bouddhiste, restera connue comme la première occidentale à avoir pénétré dans la cité interdite de Lhassa (Tibet, 1924), déguisée en mendiante.

Intellectuelle engagée

Femme engagée, Alexandra David-Néel puise dans ses périples la matière pour des livres de philosophie. À 21 ans, elle apprend le sanskrit et le tibétain, à 27 ans elle découvre l’Asie comme cantatrice et chante à l’opéra d’Hanoï. À 30 ans, elle publie son essai féministe Pour la vie... On lui doit de nombreux ouvrages sur la sagesse tibétaine, la méditation, mais aussi des récits de voyages (Chine, Inde, Corée, Japon...) qui ouvrent de nouvelles perspectives à la pensée occidentale.

Beaucoup plus tard, à 64 ans, elle fonde le premier ermitage lamaïste de France (en Provence) puis repart en Chine via le transsibérien à 69 ans pour étudier le Tao. À 100 ans, juste avant de mourir, elle demande le renouvellement de son passeport... l’exploration jamais ne s’arrête. Ses cendres ont été répandues dans le Gange.

Pour aller plus loin

Radio France a consacré une série de podcasts à Alexandra David-Néel