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08/11/2023
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Autrice multirécompensée

Enfant, quand elle ne pêchait pas les crabes à mains nues sur les plages de Grèce, son pays d’origine, Isabelle Aupy lisait. Des poésies, des romans, des encyclopédies... Peu importe. « J’écumais les bibliothèques par ordre alphabétique. Tout y passait. J’ai mis du temps à comprendre cette boulimie. Aujourd’hui, je sais que c’était une façon de fuir la réalité, de la transformer », dit-elle.

Elle aurait aimé faire des études de lettres, devenir prof de français. Mais la bonne élève s’oriente vers une carrière scientifique : elle sera kiné. Elle l’est toujours et travaille au service oncologie et réanimation de l’hôpital Saint-André. À l’aube de la quarantaine, rattrapée par le goût des mots, elle publie son premier roman : L’homme qui n’aimait plus les chats reçoit d’emblée le prix « Coup de foudre » aux Vendanges littéraires de Rivesaltes, sort en poche en 2023 au sein de la collection Folio chez Gallimard, entame une carrière internationale avec des traductions en néerlandais, en turc, en italien, en catalan et en espagnol et est sélectionné à la fois pour le prix « Littérature française » de Lire en poche et le prix Folio des lycéens 2023-2024. « Pour moi qui voulais être prof, l’idée d’entrer dans les classes de cette façon me ravit. Et puis le texte a été racheté par Gallimard, alors qu’ils avaient refusé le manuscrit. Je crois que j’ai un talent particulier pour passer par les fenêtres », s’amuse l’autrice.

Mérignac inspire ses romans

Cette reconnaissance du milieu littéraire, c’est quelque chose ! Pourtant Isabelle Aupy se dit bien plus émue par son trophée mérignacais. « Mon compagnon a vu l’affiche par hasard dans une rue. Il m’a proposée pour ma triple casquette de maman, kiné et écrivaine. Malheureusement, je n’ai pas pu venir à la cérémonie, car je participais à un congrès, et c’est un grand regret. Mes enfants sont allés chercher le trophée pour moi. Leur fierté et la reconnaissance des Mérignacais que je croise au marché ou à la médiathèque me touchent infiniment. Je vis ici depuis longtemps et je crois beaucoup à l’imprégnation du territoire, qui irrigue mes romans », témoigne-t-elle.
Convaincue par le pouvoir des récits, Isabelle Aupy développe aujourd’hui des projets de médecine narrative dans son service à Saint-André. Elle a entamé l’écriture de son quatrième roman.