14/11/2024

Une salle emblématique

Depuis 1990, le Krakaota trace un sillon unique dans le paysage des musiques actuelles et contribue au rayonnement de Mérignac. En décembre, la salle emblématique entame sa mue. Concerts, actions de médiation pour les jeunes et résidences d’artistes se poursuivent hors les murs pendant toute la durée des travaux.

Robe fourreau, voix puissante, guitare et boa rouge... Ceux qui fréquentaient la salle au début des Années 1990 se souviennent encore du premier concert girondin de PJ Harvey ! Une déflagration. 

La diva du rock alternatif n’est pas la seule à revendiquer ses débuts sur la scène du « Krakat’ ». Depuis le 17 mars 1990 et le premier show des Soucoupes Violentes, le lieu a vu passer un nombre incalculable d’artistes : impossible d’oublier les premiers rifs de Louise Attaque, ceux des Strokes, de Muse ou de Stromae, ni les prestations de Nick Cave and the Bad Seeds, Brigitte Fontaine, Cat Power, Odezenne, Macéo Parker, parrain de la salle, ou encore Toots and the Maytals. 

Alors oui, les quinquas ont tous en eux quelque chose du Krakatoa. Mais, ils ne sont pas les seuls. Le Krakatoa est aussi une des quatre SMAC (comprenez Scènes de Musiques Actuelles) de la métropole et œuvre pour tous les publics. « Les concerts ne sont que la partie émergée de l’iceberg. “Transrock”, l’association qui gère le Krakatoa depuis le début, se déploie autant sur la diffusion – 60 concerts en moyenne chaque année –, que sur la médiation et l’accompagnement artistique: « plus de 160 jeunes artistes ou groupes ont été accompagnés depuis 1993 par la Pépinière du Krakatoa », détaille Didier Estèbe, le directeur de Transrock.

Un projet ambitieux

À 34 ans, non seulement le Krakatoa a gardé intacte l’énergie de ses débuts, défend avec autant de passion les musiques actuelles, mais il s’apprête aussi à écrire une nouvelle page de son histoire, voire à carrément monter le son. La municipalité a en effet entamé un ambitieux programme de rénovation. L’ancienne salle des fêtes d’Arlac datant des années aux besoins du public et des artistes. À sa place, un bâtiment passif, mieux isolé thermiquement et phoniquement, équipé de panneaux photovoltaïques en toiture, devrait voir le jour au printemps 2026. Le projet prévoit d’agrandir la salle principale qui passera de 1 200 à 1 500 places, d’améliorer les loges, de créer un nouvel espace pour l’accompagnement artistique (ateliers, rencontres, etc.) et la médiation (accueil des groupes scolaires, etc.). Mais aussi une petite salle en format « club » : l’ANAK, dotée de 250 places, pour les concerts découverte plus intimes.

En savoir plus sur la rénovation du Krakatoa

Le Krakatoa a tissé des liens avec toutes les générations 

« Des assistantes maternelles aux enfants des écoles, du CHU aux jeunes du Prado, le Krakatoa a su toucher un public très large et tisser des liens avec toutes les générations. C’est un outil extraordinaire qui fait rayonner Mérignac dans la France entière. La structure est saine et cela nous permet de mener cette rénovation ambitieuse tant sur le volet environnemental qu’esthétique. Sur le plan culturel, les concerts financent les actions de médiation, ce qui nous permettra de les développer. Pour financer ce projet, nous allons bénéficier du soutien de la Région, de la Drac et de l’Europe.»

Vanessa Fergeau-Renaux
Adjointe au maire, déléguée à la culture

Une longue histoire d’amour avec Mérignac 


« Ce nouveau bâtiment va nous relancer pour 25 ans au moins ! Nous pourrons y développer nos activités qui s’inscrivent dans le secteur de l’économie sociale et solidaire au bénéfice des artistes et des publics. Le Krakatoa est un lieu de fête, de tolérance, de découverte et de mixité sociale et générationnelle qui accueille aussi bien les mômes que les grands-parents. Je tiens à souligner que sans le soutien de la municipalité, rien n’aurait été possible. Et cette histoire d’amour avec la Ville dure depuis 34 ans », assure encore Didier Estèbe. 

krakatoa
Visuels du projet

Le rideau reste ouvert 

Obligé de fermer ses portes, le Krakatoa ne tire pas le rideau pour autant. Une vingtaine d’événements est à l’étude en coproduction et/ou en partenariat avec le Rocher de Palmer, la Rock School Barbey et le Pin Galant. Des concerts seront aussi programmés à Mérignac, Bordeaux, Arès et d’autres villes de la métropole et du département.

Pour le jeune public 

Lancés avec succès en 2013, les goûters-concerts et les Krakaboums affichent toujours complets. Au-delà de ces rendez-vous phares, les équipes du Krakatoa sensibilisent les enfants et les jeunes aux musiques actuelles et aux métiers de la scène, publient des livrets pédagogiques pour les enseignants, interviennent dans les crèches, les écoles, les maisons de quartiers, les collèges, les lycées, mais aussi le CHU ou les établissements de soins, mènent des ateliers de pratiques artistiques, des résidences d’artistes.... Et produisent également des spectacles pour le jeune public diffusés partout.

Maceo Parker, le 20 octobre 1994
PJ Harvey, le 19 novembre 1995
Shaka Ponk, le 10 juin 2011
Zaho de Sagazan, le 10 juin 2023
Muse, le 14 janvier 2000
Nick Cave, le 13 juin 1994
Kae Tempest, le 10 décembre 2022
FFF, le 15 avril 1992
Jalen Ngonda, le 20 mars 2024
Columbine, le 23 novembre 2018
Deus, le 7 octobre 2005
Concert de soutien à l'usine Ford de Blanquefort, le 21 sept 2019
Jay Hawkins, le 20 octobre 1991