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12/12/2023
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La Médiathèque : le lieu du lien

Le temps est loin où la médiathèque Michel Sainte-Marie proposait uniquement des collections de documents. « Les CD puis les DVD se sont mêlés aux livres, nous avons ouvert des espaces numériques, une ludothèque, un auditorium... Le lieu a évolué avec les demandes des usagers » reconnaît-on à la direction. Aujourd’hui, la médiathèque est un lieu de rencontre et de sociabilité. Et les bibliothécaires travaillent sur l’évolution des espaces pour prendre en compte les nouvelles habitudes de fréquentation.

Bien sûr, les usagers viennent toujours chercher des documents, mais fréquentent de plus en plus les animations pour lesquelles il n’est pas nécessaire d’être inscrit. Mérignacais et habitants des communes voisines (car la médiathèque est gratuite pour tous !) viennent rompre leur isolement et nourrir leur temps libre avec des capsules culturelles :

« Je fréquente la médiathèque depuis 7 ans. Quand j’ai peu de temps, j’emprunte des dvd. Je suis très cinéphile et j’aime visionner à la suite les œuvres d’un même auteur. Le fonds dvd est impressionnant ! Je profite aussi du café lecture : un samedi tous les deux mois environ, une bibliothécaire nous fait part de ses coups de cœur littéraires et nous échangeons sur nos lectures avec d’autres usagers. Moi, ce sont ces rencontres qui m’intéressent le plus. » Annie Monbeig, 72 ans 

 

« Moi ce que j’aime, c’est retrouver mes amis à la médiathèque  , enchaîne, nous profitons de ce magnifique endroit, toujours lumineux même en hiver, pour échanger autour d’un café, d’un livre, commenter l’actualité... C’est un peu notre salon et notre bibliothèque ! » Maïté Marquet, 71 ans et Mérignacaise de naissance


Les étudiants aussi goûtent cette atmosphère de rucher actif et viennent socialiser entre deux TD (travaux dirigés) :

« J’ai pris l’habitude de travailler ici pendant le covid. Une chaise et une bonne connexion me suffisent. Je n’emprunte que très peu de documents, mais j’aime l’ambiance coworking, la clarté du lieu et son accessibilité en tram. Et puis, c’est quand même plus sympa qu’étudier en solo dans son studio ! » Anaëlle, 22 ans, inscrite en faculté d’histoire


La municipalité a entendu le message : un espace de coworking pourrait ouvrir prochainement au sein de la médiathèque...

« Nous profitons de ce magnifique endroit, toujours lumineux même en hiver... C’est un peu notre salon et notre bibliothèque ! »

Maïté Marquet

S’ouvrir au monde par le numérique

Au 1er étage, la ludothèque a les faveurs du public et propose plus d’un millier de jeux et jouets pour tous les âges. À condition de jouer sur place. « Nous allons faire évoluer cet espace, le rendre plus cosy, intimiste, avec de petites alcôves et surtout, permettre l’emprunt des jeux » assure-t-on à la direction de la médiathèque, qui prévoit également d’investir dans des jeux vidéos... une forte demande des usagers.

Autre atout de la médiathèque, les espaces numériques : présents en centre-ville, mais aussi dans l’école Ferdinand Buisson de Beaudésert, ils proposent un temps d’accompagnement de l’usager via des ateliers thématiques autour du numérique. Sous la houlette d’un animateur, on y apprend à organiser ses dossiers, à retoucher des photos, à changer son mot de passe... et l’on peut même obtenir des rendez-vous pour un accompagnement personnalisé. « Au-delà de l’aide technique, c’est une manière de créer du lien avec une population âgée ou en rupture sociale, éloignée du numérique » souligne-t-on au service culturel.

L’outil digital peut aussi être l’occasion de se cultiver différemment. Ainsi, via le dispositif « Micro-folie » à la médiathèque de Beaudésert, enfants et adultes ont accès à plus de 5 000 œuvres virtuelles provenant de 12 musées nationaux. Des tablettes permettent l’interaction avec la conférence thématique diffusée sur écran géant. En quelques clics, on obtient davantage d’informations sur l’œuvre présentée, on zoome sur un détail ou l’on se crée un portfolio sur une thématique donnée. Pendant le festival Hypermondes consacré cette année aux monstres, « La Micro-folie » a permis aux fans de science-fiction de se constituer des playlists... monstrueuses. 

 

La culture en roue-libre

Pour toucher le plus grand public, les médiathèques se tournent vers des services inédits. Le mot d’ordre : faciliter les échanges, le partage de données et de savoirs. Grâce à la navette inter-médiathèques par exemple, les usagers peuvent emprunter n’importe quel document sur le catalogue en ligne, aller le chercher et le restituer dans l’une des 4 médiathèques de la ville. Ainsi, tous les Mérignacais ont accès à l’ensemble de l’offre !

La culture en roue libre, c’est aussi la Bulle : une « tiny médiathèque » sur remorque, avec tables, reposoirs pour livres et hamacs pour buller ! Cet été, elle s’est installée aux abords de l’Aqua Stadium et dans les parcs, présentant une sélection de jeux et d’ouvrages. Un moment de détente culturelle et ludique qui sera proposé de plus en plus souvent lors d’évènements de quartier... pour aller chercher le public là où il est.

Vivement dimanche !

C’était une promesse électorale. Depuis deux ans, la médiathèque est ouverte 30 dimanches par an entre fin septembre et fin avril, de 14h à 18h. Les bibliothécaires en ont profité pour impulser des actions culturelles différentes comme des concerts avec le Krakatoa, des ateliers jeux vidéos ou calligraphie japonaise, des spectacles, et même un troc de plantes ! Ces animations attirent en moyenne 250 personnes chaque dimanche, notamment des jeunes, des familles monoparentales et des habitants isolés qui profitent de cette « rallonge » pour briser leur solitude.

Une médiathèque inscrite dans nos projets de territoire

« En proposant de nouveaux usages, de nouvelles pratiques, en réinventant ses espaces, en créant de nouvelles formes d’interaction avec les publics qui la connaissent le moins, la médiathèque se positionne là où on ne l’attend pas. En même temps, elle s’inscrit plus que jamais dans nos projets de territoire : avec les jeunes de Quartier libre, sur le festival Hypermondes... Cette proximité, nous l’espérons, va pousser les usagers de demain à être force de proposition. »

Vanessa Fergeau-Renaux
Adjointe au maire, déléguée à la culture

« Un cercle vertueux s’est créé : les usagers ont des envies, évoluent dans leurs demandes et nous donnent des idées. C’est la magie de la médiathèque : le lieu de tous les possibles. »

L'équipe de la médiathèque

La médiathèque aime les artistes... Qui lui rendent bien

La médiathèque entretient des relations privilégiées avec les partenaires culturels du territoire. La salle d’exposition s’ouvre aux artistes, les bibliothécaires présentent les pépites de leurs collections dans le prolongement d’une exposition à la Vieille Église et trouvent des résonances entre le livre et les arts visuels, tandis que l’auditorium accueille des mini concerts pour les tout-petits sous l’égide du Krakatoa.

Prochainement la médiathèque va renforcer ses liens avec la librairie indépendante Le Pavé dans la marge, en organisant davantage de rencontres autour des auteurs. Elle ose aussi des propositions moins convenues, comme ce duo musicienne-poétesse dans le cadre de la semaine de l’espace.

« Nous travaillons avec la médiathèque et Cap Sciences depuis 2 ans sur des projets interactifs, qui mêlent la science et les arts. Cette année, c’était une lecture immersive de Florence Jou, Payvagues, portée par la musicienne Valérie Vivancos. Un moment de poésie en apesanteur . Cette médiathèque, et en particulier l’auditorium sont des outils fabuleux. C’est beau, convivial, aéré et le personnel technique est à l’écoute des artistes. » Patrice Luchet, directeur de la Maison de la Poésie de Bordeaux et professeur de français au collège Gisèle Halimi de Mérignac

Quand les usagers inspirent les bibliothécaires

« Et pourquoi ne pas carrément co-créer les animations de demain avec les usagers ? »
Tout est parti d’un constat : « Lors de la Nuit des bibliothèques, nos usagers ont prouvé leur talent et exposé des créations personnelles. On s’est dit qu’on pourrait suivre ce fil conducteur et peut-être monter des actions avec les Mérignacais, réaliser leurs projets culturels, mais pas que. La médiathèque pourrait, par exemple, être un lieu d’emprunt pour différents objets, les usagers seraient acteurs et non plus seulement consommateurs, ils échangeraient leurs savoirs lors d’ateliers qu’ils animeraient eux-mêmes autour de pratiques comme la cuisine, le jardinage... La culture ne passe pas uniquement par les livres. »

Un puzzle géant qui rassemble

L’effervescence autour du puzzle géant de 54 000 pièces réalisé par des usagers, valide cette analyse des bibliothécaires. Des retraités, des actifs, des enfants sont venus assouvir leur passion de la pièce manquante, ont planché sur un mode opératoire et ont uni leurs efforts pendant plusieurs mois pour venir à bout de ce puzzle représentant des œuvres d’art accrochées dans un musée. Certaines personnes vivaient dans le même quartier et ont fait connaissance lors de ces sessions entre mordus.

« Un cercle vertueux s’est créé : les usagers ont des envies, évoluent dans leurs demandes, leurs pratiques, et nous donnent des idées pour la suite » relève une bibliothécaire. « C’est ça, la magie de la médiathèque : c’est le lieu de tous les possibles. »

« Cette médiathèque et l’auditorium sont des outils fabuleux. C’est beau, convivial, aéré et le personnel technique est à l’écoute des artistes. »

Patrice Luchet

Informations pratiques :

  • www.mediatheque.merignac.com
  • Médiathèque Michel Sainte-Marie : Place Charles-de-Gaulle
  • Médiathèque de Beutre : 210 avenue de l'Argonne
  • Médiathèque de Beaudésert : Maison des habitants / Avenue des marroniers
  • Médiathèque du Burck : Avenue Robert Schumann