Portrait de Marjorie Rapin

Tendre le micro aux aînés

Jacqueline, 86 ans, a d’abord été une femme soumise avant de s’émanciper par son travail. Après avoir eu 10 enfants, Christiane, 75 ans a pu maîtriser sa fécondité grâce à la pilule. Alain, lui, mesure sa chance : il a vécu une vie trépidante de globe-trotter. Inspirantes, émouvantes, sources de connaissance, les histoires de Christiane, de Jacqueline, d’Alain, ont la saveur réconfortante des plats épicés par les aléas de la vie. La Mérignacaise Marjorie Rapin s’y est plongée avec délice et a eu envie de les mettre en musique. À travers les récits intimes de ces femmes et de ces hommes qu’elle a enregistrés, elle fait mouche, conserve une mémoire collective vivante. Et rend la parole à ceux qu’elle appelle affectueusement « les vieux ».

« Les personnes âgées ont changé ma vie »

Marjorie Rapin n’est ni journaliste ni sociologue. Chargée de prévention dans le secteur de la santé et engagée dans l’association Les petits frères des pauvres, cette jeune femme de 27 ans a découvert sa vocation lors d’un service civique dans un Ehpad.

Après cette expérience fondatrice, elle intègre un master de santé publique, travaille sur l’isolement des personnes âgées, et réalise ses premiers entretiens.

L’idée des podcasts est née ainsi. Depuis, Marjorie Rapin a réalisé cinq épisodes et décroché un Talent Mérignacais. Une récompense dont elle est fière « car elle valorise mon travail et tout le message qu’il véhicule », dit-elle. Très prise par son métier, la jeune femme est aussi impliquée auprès des séniors de Mérignac. Chaque semaine, elle rend visite à Ginette. La vieille dame de 90 ans est devenue son amie, mais par pudeur, elle refuse d’enregistrer un podcast... Marjorie Rapin continue aujourd’hui sur son temps libre de tendre le micro à ceux qui veulent bien lui parler. Elle rêve que ses podcasts motivent les jeunes... Et si eux aussi allaient écouter les histoires de leurs grands-parents ? La Mérignacaise est formelle :