23/01/2017
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« Mourir ailleurs plutôt que

rester dans cette situation », Thomas 22 ans, originaire de

Guinée







C'est devant un public

attentif que Thomas, originaire de Guinée se présente comme un

rescapé de sa traversée en mer et de la persécution dont il a été

victime dans son pays. Il y a un peu plus d'un an, il entamait un

périple pour fuir les dangers auxquels il était confronté.



Sans

destination finale, il a fui passant par le Mali, le Burkina Faso, la

Libye avant de traverser la Méditerranée à bord d'un bateau

pneumatique. Sauvé par le bateau Aquarius, le bateau citoyen de

sauvetage, Thomas fait sourire les collégiens en disant que pour

lui le vendredi 13 mai est un jour porte-bonheur, c'est le jour de

son arrivée dans l'Union Européenne.



Étudiant en tourisme dans son

pays et parlant français, c'est naturellement qu'il s'est dirigé

vers la France. Depuis juin, il est arrivé à Bordeaux et ne

supportant pas l'inactivité, il est bénévole à la Banque

Alimentaire. Demandeur d'asile, il espère par la suite pouvoir

reprendre ses études.



Émus par son récit, les collégiens

n'hésitent pas à le questionner sur les conditions de sa traversée

et le choix du pays. Nombreux sont ceux à prendre conscience des

risques encourus par le jeune Guinéen pour quitter son pays.









« J'ai échappé

à la mort dans le désert, en mer, pourquoi chercher une situation

où je me mettrais encore en danger ? », Badour, 26 ans,

originaire du Soudan








C'est par une petite

chanson et quelques tapes dans les mains que Badour, natif du Darfour

(région montagneuse du Soudan) réchauffe l'assistance après le

témoignage de Thomas. Il exprime d'abord sa gratitude et son émotion

d'être ici.






Dans un pays où plus de

500 groupes ethniques cohabitent et où l'arabe est la langue

officielle, certaines tribus sont en rébellion contre le

gouvernement au pouvoir. Badour a été marginalisé pendant ses

études mais également attaqué par la milice dans sa salle de

classe, pour preuve, il montre ses doigts abîmés au public.



Sa

jeunesse au Soudan a été marquée par les passages en prison ainsi

que la torture. Constamment contrôlé par le gouvernement, Badour a

choisi de quitter ses terres, direction la Libye. Il a d'abord été

sauvé et accueilli en Sicile. Après trois tentatives infructueuses,

la quatrième fut la bonne pour rejoindre la France. Passé par

Calais et ses conditions très difficiles, Badour a fait le choix de

rester en France : « J'ai échappé à la mort dans le

désert, en mer, pourquoi chercher une situation où je me mettrais

encore en danger ? » Ayant obtenu le statut de réfugié,

Badour suit aujourd'hui une formation dans le nettoyage et le

commerce industriel.



Professeur dans son pays,

le jeune soudanais est touché de se retrouver en classe avec les

collégiens de l'établissement Jules Ferry.




AREVE, une association

qui regroupe toutes les bonnes volontés



Si ces témoignages sont

possibles, c'est parce que tous ces réfugiés bénéficient de

l'aide de l'association AREVE. Son président, Philippe Mora présent

lui aussi à la rencontre explique la signification de cette

association : association

d'accueil des réfugiés en Val d'Eyre. Elle a pour objectif de venir

en aide aux réfugiés en recensant les offres de logement, en

proposant un apprentissage du français, un accompagnement dans les

démarches administratives mais aussi quotidiennes.



Pour son

président, l'accueil de réfugiés permet de rencontrer des gens

extraordinaires, d'une force incroyable. Pour les familles d'accueil

(45 au total), ce réseau est aussi l'occasion de nouer des liens et

de partager des conseils. Pour Philippe Mora, « on se découvre

en allant vers les autres ». L'association permet à toutes ces

personnes qui ont vécu des situations difficiles d'avancer dans leur

vie, d'être soutenues et de retrouver une vie quotidienne.




Une

sensibilisation aux notions de citoyenneté et de solidarité pour

les élèves



En adéquation avec le programme d'histoire mais également d'éducation

civique, la conférence du jour est un challenge pour son

organisatrice, Florence Georges, professeur d'histoire-géographie.

En effet ce thème n'est généralement pas abordé avec un public

aussi jeune.






Les

collégiens ont exprimé leurs remerciements aux différents

intervenants venus partager leurs expériences, aussi difficiles

soient-elles à raconter.








Pour aller plus loin :



Association AREVE :
Hôtel

de Ville - Place

11 novembre, 33380

MIOS


Mail : Areve33@orange.fr